Ménager les susceptibilités

L'autorité s'affine avec l'expérience mais elle dépend avant tout de notre sentiment de légitimité. Comment se positionner habilement, sans heurter, face à des experts ou anciens qui "savent" ?
À retenir
S'intéresser réellement à la vision de l'autre
Junior ou senior, expert, chacun attend que sa vision des choses soit entendue. C'est encore plus vrai pour celui qui a déjà beaucoup vu ! Certes, on aimerait parfois qu'il fasse table rase du passé car "aujourd'hui est différent". Mais c'est une mauvaise idée : ses connaissances, même d'une autre époque ou d'un autre système, peuvent éclairer le présent sous un angle nouveau. Et sans cette étape, pas d'alliance possible.

Renforcer la confiance
Un expert, un senior peuvent craindre de n'être pas reconnus comme sachants. Une seule chose à faire : témoigner à chacun une confiance sincère, souligner ce qu'il peut apporter de spécifique. Pas seulement par les mots mais pas les missions, la délégation. Renvoi de l'ascenseur "confiance" assuré !
Poser le cadre de collaboration
Intérêt, confiance...il y a à produire ensemble. C'est au manager de poser ses attentes. Comme toujours : adapter non pas le cadre, qui est le même pour tous, mais le discours, l'attitude, au degré d'autonomie du collaborateur. Et miser sur la co-construction des objectifs, plans d'actions, modes de reporting.

Je m'évalue
Voici maintenant 3 questions pour tester vos acquis.
A chaque question une seule bonne réponse mais attention, il y a parmi les réponses possibles, une "presque bonne" qui pourrait vous faire hésiter !
1 / 3   Tout va bien !
Vous suggérez à Mathéo, expert dans son métier, de revoir une procédure selon vous trop lourde. "Je ne vois vraiment pas l'intérêt" vous répond-il. Que lui dites-vous ?
On ne peut pas se reposer sur l'existant, il faut aussi apporter des évolutions.
Vous mettez de l'huile sur le feu.
Qu'est-ce qui t'ennuie le plus dans la perspective de revoir cette procédure ?
Oui, vous devez savoir quel est le réel problème pour Mathéo.
C'est vrai qu'elle fonctionne bien, je ne la remets pas en cause. Je voudrais juste apporter éventuellement de petites améliorations.
Vous revenez sur votre demande : Mathéo va s'engouffrer dans la brèche !
2 / 3   Très susceptible ?
Béatrice est très susceptible, on ne peut lui faire aucune remarque sans qu'elle se braque. Que faites-vous ?
Rien de particulier. C'est son caractère.
Certes mais Béatrice peut aussi apprendre, évoluer si vous l'y aidez.
Vous répartissez les tâches pour qu'elle ait moins de contacts avec les membres de l'équipe.
Alors elle s'isolera et se braquera encore plus en cas de difficulté.
Vous lui dites : "j'ai souvent l'impression que mes remarques te mettent en colère, que tu les vois comme des reproches. Est-ce effectivement le cas ?"
Oui, vous dites "je", formulez le problème comme un simple constat, sans accuser ni attaquer Béatrice.
Vous lui demandez "Béatrice, tu prends les choses trop à coeur, je voudrais que tu sois moins susceptible".
Béatrice va entendre une critique et se braquer.
3 / 3   Quel conseil ?
Parmi ces conseils, quel est celui à retenir en priorité pour ménager la susceptibilité d'un collaborateur ?
Le rassurer sur sa valeur en lui donnant du feedback régulier.
Oui, un collaborateur très sensible aux remarques a besoin de savoir que vous reconnaissez sa contribution. Des points réguliers vous permettent de le lui dire.
Prendre beaucoup de précautions pour dire les choses.
Les précautions telles que : pas de jugement de valeur, pas d'attaque, dire "je", du factuel etc. sont valables que le collaborateur soit sensible ou non. Tourner autour du pot pour s'exprimer serait même contre-productif.
Eviter de souligner ses points faibles.
Ce serait le sur-protéger inutilement : si les remarques sont légitimes, exprimées avec respect (cf. commentaire 2), alors elles l'aideront à progresser.
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