Amener un collaborateur à se projeter dans l'avenir

Il est parfois difficile pour un collaborateur de définir un projet d’évolution. Comment l’aider à dresser une ligne de futur possible sans tomber dans une tyrannie du "projet à tout prix" ?
À retenir : 3 points clés
Bannir les "il faut"
La vision de l'avenir ne se décrète pas. Il ne suffit pas de dire "il faut y penser" pour que les idées et envies surgissent.
Mieux vaut au contraire dédramatiser l'éventuelle difficulté à se projeter et rassurer le collaborateur : on ne lui demande pas de dresser un plan de carrière à 10 ans ni d'identifier absolument un nouveau métier !
S'appuyer sur le présent
Les premières manifestations de l'avenir sont parfois déjà sous nos yeux. Il s'agit alors d'aider le collaborateur à les percevoir et à les comprendre : qu'est-ce qui, dans son poste actuel, est déjà en train d'évoluer ? Qu'est-ce qui a changé dans son métier ces dernières années et qu'est-ce qui pourrait encore changer, même discrètement ? Quel savoir, quelle compétence seraient encore plus utiles dans quelques mois ou années ? etc.       
Envisager un premier pas vers la préparation de l'avenir
Les questions qui précèdent permettent généralement d'identifier des axes de travail pour maintenir ou renforcer son employabilité.
Les actions à engager peuvent être de différentes natures : rechercher des informations sur un métier, un marché, des pratiques, enrichir son poste actuel via notamment des activités transverses, suivre une formation...
Le but est de développer une pédagogie de l'adaptabilité.       
Je m'évalue
Voici maintenant 3 questions pour tester vos acquis.
A chaque question une seule bonne réponse mais attention, il y a parmi les réponses possibles, une "presque bonne" qui pourrait vous faire hésiter !
1 / 3   Un collaborateur n'a pas de projet
Claude vous dit : "ça fait 25 ans que je fais le même métier, que veux-tu que je fasse d’autre ?". Que lui répondez-vous ? 
Tu peux faire plein d’autres choses…qu’est-ce qui t’intéresserait ?
Réponse encourageante mais qui laisse penser à Claude qu’il devrait absolument changer ! Cela risque de le braquer.
Le but n’est pas forcément que tu fasses autre chose mais que l’on réfléchisse à ce dont tu auras besoin pour rester aussi compétent ou évoluer.
Vous ouvrez l’échange sur les possibles évolutions du métier et des compétences utiles à son exercice.
Je te pose la question parce qu’elle est au cœur de l’entretien professionnel mais si tu ne veux pas faire autre chose, il n’y a pas de problème, je vais juste le noter.
Renoncement trop rapide. Creuser la réponse pourrait permettre d’identifier des axes de développement dans son poste actuel.
Aujourd'hui, on demande aux salariés d'être acteurs de leur carrière. C'est important que tu te projettes dans l'avenir.
Vous risquez d'alarmer Claude en lui montrant qu'il n'est pas "comme il faut". Mieux vaudrait l'aider à réfléchir.
2 / 3   La question de l'employabilité
Faut-il parler d'employabilité au collaborateur ?
Oui, le collaborateur doit savoir qu'il ne fera plus le même métier toute sa vie.
C'est vrai. Mais le but n'est pas de lui faire peur ! Juste de l'amener à s'interroger et à piloter sa carrière.
Non, c'est un terme qui fait peur au collaborateur et ce n'est pas au manager de le préparer aux changements.
Au contraire. Parler sans tabou des avenirs possibles a toute sa place dans la relation manager-collaborateur et produit moins d'anxiété que les non-dits.
Oui, c'est un sujet qui le concerne. Mais il faut aussi l'aider à réfléchir à ce qu'il signifie pour lui concrètement.
Absolument. L'objectif est de démystifier le terme et d'en faire un sujet d'échange comme les autres.
3 / 3   Avoir un projet à tout prix ?
Jeanne vous dit : "on ne sait jamais de quoi est fait l'avenir, je préfère ne pas faire de projet et m'adapter". Que répondez-vous ?
Sûrement, mais les temps changent et la vie professionnelle devient de plus en plus exigeante. On ne peut pas toujours faire comme avant.
Le propos est réaliste mais risque d'effrayer Jeanne .
Bien sûr ! Le mot projet donne l'impression que l'on veut absolument voir loin...mais on peut se projeter à court terme. Vois-tu des choses auxquelles tu aurais bientôt à t'adapter ?
Vous rassurez Jeanne : elle a le droit de ne pas avoir de projet ! Et vous ouvrez l'échange en l'amenant sur du court-terme.
Mais cela signifie que tu n'es pas proactive et cela peut te nuire...
Jeanne va probablement se défendre et se justifier.
Effectivement, c'est difficile de se projeter dans l'avenir, comment puis-je t'aider ?
Trop tôt. Si Jeanne ne voit pas l'intérêt de se projeter, vous ne pouvez pas l'aider.
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