Exprimer son désaccord face à un groupe

Avoir un avis différent de celui du groupe est rarement confortable et souvent source de dilemme : l'exprimer haut et fort au risque de s'isoler voire d'aller au conflit ou se taire et renoncer. Y-a-t-il une 3ème voie ?
À retenir : 3 points clés
Souligner d'abord ce qui rassemble
Avant d'exprimer son désaccord, identifier ce que l'on partage et le formuler clairement: un point de vue sur la situation, une idée clé, une valeur à défendre, un objectif à atteindre...
Car le désaccord ne doit pas opposer mais plutôt aider à trouver une position commune.
Formuler une hypothèse, pas une vérité
Une position différente est d'autant mieux perçue et acceptée qu'elle est avancée en souplesse, respectueuse des autres positions.
A l'inverse, l'affirmer comme une certitude est contreproductif : mieux vaut exposer son idée comme une hypothèse qu'il conviendra d'étudier et de valider ensemble.
S'appuyer sur l'intérêt commun
Une position différente sera prise en compte si elle va dans le sens de l'intérêt commun.
Mais l'intérêt commun n'est pas toujours clairement posé et il peut être nécessaire d'en proposer une formulation puis de la faire valider.
Une fois cet accord partagé, il devient alors possible d'argumenter la position "dissidente" puisqu'elle poursuivra un but auquel le groupe se rallie.
Je m'évalue
Voici maintenant 3 questions pour tester vos acquis.
A chaque question une seule bonne réponse mais attention, il y a parmi les réponses possibles, une "presque bonne" qui pourrait vous faire hésiter !
1 / 3   Tous d'accord !
Tous les participants de la réunion veulent reporter une action ; vous pensez que c’est une erreur. Que faites-vous ?
Rien. Puisque la majorité est d’accord, vous n’avez aucune chance de faire basculer la décision.
Vous renoncez un peu vite.
Vous lancez le débat : "reporter l'action est effectivement une solution. Y-a-t-il aussi des inconvénients ?"
Vous ouvrez la discussion et la situation peut apparaître sous un angle nouveau.
Vous insistez avec diplomatie : "mais maintenir l'action nous rend plus légitimes pour la suite, non ?"
Mieux vaut d'abord faire réfléchir à toutes les facettes de la solution choisie. Vous pourrez ensuite argumenter.
Vous affirmez votre vision :"je ne suis pas d'accord, il faut maintenir l'action. On ne peut pas se dédire".
Vous risquez de susciter la contre-attaque et ne serez plus écouté.
2 / 3   Situation tendue
Vous êtes en désaccord avec un membre du groupe sur un sujet qui ne concerne que vous deux et le ton monte. Que lui dites-vous ?
On ne se mettra pas d'accord maintenant. Je propose que l'on traite les autres sujets et que l'on se voie tous les deux à l'issue de la réunion.
Sage proposition. Mieux vaut continuer en tête à tête et ne pas polluer la réunion
Je ne suis sûrement pas le seul de cet avis [en vous adressant aux membres du groupe], n'est-ce pas ?
Vous prenez le groupe en otage. Risqué !
Calme-toi, on ne va pas s'écharper devant toute l'équipe !
Demander à quelqu'un de se calmer ne fait que l'énerver.
Mais je ne peux pas adhérer, tu ne prends pas en compte les dernières données...
Inutile ! Si le sujet n'est pas prioritaire dans la réunion, mieux vaut passer à autre chose.
3 / 3   Répondre à l'attaque
Vous exprimez votre désaccord et un participant vous rétorque "tu n'es pas le plus qualifié pour imposer ton point de vue !". Que répondez-vous ?
Je n'impose pas mon point de vue, je donne mon avis.
Inutile de vous défendre à ce stade. Et le point le plus ennuyeux n'est pas celui-ci.
Et pourquoi ne serais-je pas qualifié ?
La question a un ton de défi qui va renforcer l'opposition du participant.
Tu penses, toi, être plus qualifié ?
Contre-attaque, escalade assurée !
Tu veux dire que je ne suis pas légitime pour m'exprimer sur ce sujet ?
Oui, vous formulez l'implicite et amenez votre interlocuteur à dire clairement les choses.
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