Réussir sa présentation orale

Une présentation en public est parfois un exercice périlleux. Comment capter l’attention, canaliser les réactions, garder le cap et convaincre ?
À retenir : 3 points clés
T.O.M pour l'introduction
Une approche pragmatique pour préparer une introduction qui cadre la réunion : le T.O.M.
T comme thème : présenter, en 1 phrase courte, l'objet de la présentation, le sujet principal.
O comme Objectif : exprimer, toujours brièvement, ce pour quoi l'on est ensemble. Prendre une décision ? Répondre à des questions ? Définir un plan d'actions ?...
M comme méthode : annoncer comment l'on prévoit d'animer la présentation. Par exemple : "je vais d'abord exposer en 3 points clés la problématique puis je vous donnerai la parole...".
Il s'agit de préparer les participants à "entrer" pleinement dans le sujet. 
Susciter l'intérêt par la surprise
Une fois le cadre posé, il y a à "donner envie" d'écouter et de participer.
Une technique : éveiller (ou réveiller !) en misant sur la surprise. Un chiffre, une information, une anecdote, une contradiction ou un paradoxe peuvent attiser la curiosité des participants.
Au préalable, s'être interrogé : quelle information, dans le sujet ou projet que je présente, est susceptible d'étonner ou d'intéresser mon auditoire ?
Solliciter rapidement des réactions
Garder la parole ne met pas à l'abri des questions ou oppositions. Bien au contraire. Mieux vaut ne livrer, dans un 1er temps, que quelques informations clés pour lancer le sujet puis faire participer l'assemblée. Il sera alors temps, plus tard, de reprendre la parole en adaptant les messages, l'argumentation, à ce qui aura émergé des premières réactions.
Le but ? Eviter que les participants aient à retenir trop longtemps leurs avis ou questions. Car, alors, ils n'écouteraient plus !       
Je m'entraîne
Vous présentez à un comité d'environ 20 personnes un projet qui risque de susciter des craintes car en rupture avec les façons de faire habituelles. Comment démarrez-vous votre présentation ?
On se réunit aujourd'hui au sujet du projet "Dream force" qui est un projet à forts enjeux.
Tout d'abord un état des lieux : depuis 4 ans...
L’introduction n’est pas vraiment une introduction. Elle ne s’appuie que sur le "T" de T.O.M et néglige l’objectif de la présentation ainsi que la méthode d’animation. Il manque le cadre.
Nous allons aujourd'hui travailler sur le projet "Dream force". L'objectif est de définir un plan d'actions pour en assurer le lancement. Je vais vous le présenter en 10 points puis on se mettra d'accord sur les actions. Ca vous va ?
Cette introduction présente quelques risques s'il s'agit d'une première présentation. Elle postule que les participants seront déjà prêts à adhérer pour bâtir un plan d'actions. Mieux vaudrait annoncer un objectif en 2 temps : "d'abord répondre à vos questions puis définir une prochaine étape voire un premier plan d'actions". Par ailleurs, présenter d'emblée 10 points va faire décrocher l'auditoire.
Le projet que je vais vous présenter n'est pas un projet habituel et vous aurez probablement, très rapidement, des questions... Je vais vous en décrire brièvement la ligne directrice et solliciterai vos premières réactions avant de poursuivre.
Oui, l'introduction peut surprendre mais elle souligne que :
- vous prenez en compte les éventuelles réactions de l'auditoire
- vous êtes prêts à donner rapidement la parole, quitte à faire exprimer des oppositions (une certaine forme d'audace qui va à l'encontre de la langue de bois). Et elle surprend, ce qui capte l'attention.
Conseil du coach


Convaincre en moins de deux minutes
L'elevator pitch : pour quoi faire ?
Se préparer : des clefs pour le fond et la forme

Chronique : structurer ses idées pour les faire entendre
"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément."
Nicolas Boileau, L'Art Poétique, 1674
Cet enseignement nous rappelle qu'un message clair découle avant tout d'une pensée claire. D'où l'importance de :

● clarifier ses intentions, ses idées, sa posture
● donner une structure au message pour qu'il « coule de source ».




De l'importance de se mettre au clair

« Se mettre au clair » signifie d'abord savoir quels effets nous souhaitons produire : convaincre, séduire, mobiliser, recadrer, ...
Avant d'aborder le « QUOI », il importe donc d'envisager le «POUR QUOI». Bref, la stratégie avant la tactique !


« Se mettre au clair » c'est ensuite classer les idées, identifier les redondances éventuelles, opérer les regroupements nécessaires pour parvenir aux « key points ».
Souvent tenté de « tout dire » et bien que le choix puisse être difficile, décider des idées-cibles reste sans doute l'étape la plus délicate. Car c'est aussi accepter de renoncer au plaisir d'évoquer tel ou tel point, même si nous admettons qu'ils ne sont pas indispensables.

Alors concrètement ? 3 questions à se poser

● Quelle est mon intention ?
● Si je n'avais qu'un seul message à retenir, quel serait-il ?
● Qu'est-ce que mon interlocuteur a-t-il besoin de savoir ?
      
Je m'évalue
Voici maintenant 3 questions pour tester vos acquis.
A chaque question une seule bonne réponse mais attention, il y a parmi les réponses possibles, une "presque bonne" qui pourrait vous faire hésiter !
1 / 3   Présentation réussie ?
Laquelle des affirmations suivantes vous parait-elle la plus juste ?
Pour préparer mon intervention, je dois avant tout me concentrer sur l'intérêt des participants à m'écouter.
Oui, pour ne sélectionner que les arguments pertinents. Que gagneront-ils à m'écouter ?
Pour montrer que je maîtrise le sujet, je dois employer des termes soulignant mon expertise.
Non, sauf si vous êtes dans une réunion d'experts. Mieux vaut des mots simples qui marquent les esprits.
Pour garder le cap et ne pas être interrompu, je dois développer dès le début mes arguments.
Au contraire, faire réagir les participants avant de développer vos arguments. Et ne jamais les présenter en un bloc.
Pour capter l'attention des participants, je dois parler vite.
Non, un débit de parole posé aide à se faire comprendre et donc à maintenir l'attention.
2 / 3   Décrochage général
Vous vous apercevez que les participants ont décroché, que faites-vous ?
Vous accélérez le rythme pour terminer plus vite.
Vous les perdrez définitivement !
Vous interpellez l'un d'entre eux : "comment vois-tu les choses ?".
Pourquoi pas mais la stimulation risque d'être temporaire.
A tout le groupe : "j'ai l'impression que je vous ai perdus...qu'est-ce qui vous fait décrocher ?".
Oui, vous les faites réagir et pourrez ajuster la suite de votre présentation.
A tous : "allez, encore un peu d'attention, j'ai bientôt fini !".
Inutile et pas très motivant !
3 / 3   Communiquer des chiffres
Vous avez, lors de votre présentation, des chiffres importants à communiquer, comment faites-vous ?
Vous les présentez sous forme de tableau pour que les participants aient tous les éléments.
Ils n'ont pas besoin de tous les éléments mais des chiffres clés.
Vous projetez un graphique le plus complet possible.
Si vous projetez un graphique, il doit être très épuré pour que tout le monde comprenne rapidement.
Vous donnez les 2 chiffres clés puis complétez, si nécessaire par un graphique allégé.
Oui, vous allez à l'essentiel en ne communiquant que ce qui est important.
Vous envoyez, en amont de la présentation, un tableau complet et demandez au groupe ce qu'il a retenu.
Risqué car peu de participants l'auront étudié.
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