Un postulat : face à un problème, tout ce que l'on fait pour aboutir à une solution et qui ne marche pas contribue à le maintenir voire à nous enfermer avec lui dans l'impasse.
Que nous propose le paradoxe ? Et bien justement, de cesser de faire ce que l'on fait habituellement et qui ne marche pas !

Simple ? Oui et non !
Oui puisqu'il s'agit de ne plus persévérer inutilement, jusqu'au découragement. Non car il n'est pas toujours si facile d'identifier ce qui fait problème, ce que l'on veut et ce que l'on a déjà tenté sans succès. Non car cesser de faire, c'est aussi renoncer à notre vision d'une issue idéale, accepter de ne plus maîtriser les solutions pour changer, s'abandonner à une toute autre logique de résolution de problème.

Le paradoxe, quel intérêt ?
Donner un coup d'arrêt à la persévérance inefficace et douloureuse, dissoudre la tension, souvent croissante, vers le but à atteindre. L'attention, la mobilisation pour résoudre le problème « de la même manière» disparaissent pour laisser une place à de nouvelles idées ou actions. Une habileté, une créativité naturelles peuvent alors s'exprimer et suggérer des voies inexplorées.

Par ailleurs, la réponse paradoxale rompt une habitude et/ou un équilibre relationnel. Ainsi, elle produit une « bouffée de surprise » ou du moins un étonnement qui conduit l'environnement à s'adapter, à changer quelque chose dans son mode de réaction. Un mouvement est alors lancé !
Pas de garantie sur le point d'arrivée du mouvement mais la satisfaction, souvent, de voir les choses bouger. Pas de progrès sans rupture d'équilibres ?

« La distillation du bizarre serait-elle la tactique choisie par le réel pour attirer notre attention et nous aiguiller vers certaines vérités cachées ? »
Etienne Klein

Valérie Bergère - Gymnase du Management