Tenir sa position face à un collaborateur

Les demandes d'un collaborateur ne sont pas toutes acceptables. Comment les "challenger" pour apporter une réponse étayée et comprise ?
À retenir : 3 points clés
Affirmer son besoin de comprendre
On pense parfois qu'une demande appelle une réponse immédiate. Avant cela, on a surtout besoin de recueillir de la matière pour être en mesure de se positionner. Le plus efficace est d'exprimer clairement que l'on va d'abord faire ensemble un tour de la question.       
Questionner la demande
Impossible d'apporter une réponse crédible si l'on n'a pas creusé la demande : quel problème doit-elle résoudre ? En quoi le résoudra-t-elle ? Quelles sont les solutions déjà tentées ? Pour quel résultat ? Il s'agit d'analyser ensemble la situation, d'amener le collaborateur à prendre de la hauteur, de se mettre d'accord sur un constat et sur l'avenir souhaité.       
Se positionner
Une fois la problématique posée, il devient plus facile d'évaluer l'intérêt des solutions possibles et de prendre position. Ce d'autant plus que le collaborateur aura lui-même développé, grâce à l'échange, une analyse enrichie de la situation. Si le dialogue vient de montrer que la demande est acceptable, alors le "oui" aura tout son poids, sinon, le "non" ou une autre solution seront légitimes.
Je m'évalue
Voici maintenant 3 questions pour tester vos acquis.
A chaque question une seule bonne réponse mais attention, il y a parmi les réponses possibles, une "presque bonne" qui pourrait vous faire hésiter !
1 / 3   Demande de formation
Alexis insiste pour suivre cette année une formation qui ne vous semble pas prioritaire. Il demande une fois de plus votre accord pour que sa demande soit traitée par le service formation. Que lui répondez-vous ?
On a déjà abordé les raisons pour lesquelles j'estime cette formation non prioritaire. Si tu reviens vers moi, c'est que tu penses que je vais changer d'avis ?
Oui, la question est bien celle-ci. Vous pourrez confirmer à Alexis votre position.
Je te l'ai déjà dit, cette formation n'est pas prioritaire. Tu as d'autres compétences à développer d'abord.
Alexis va vous dire "oui mais..." et vous tournerez en rond.
Si je te donne mon accord, je vais devoir le donner à tous ceux qui demandent une formation. Cela va créer un précédent.
Vous semblez dire que cela vous ennuie mais que la porte n'est pas fermée.
Tu es trop impatient. Dans le monde du travail, on n'obtient pas immédiatement tout ce que l'on veut  !
Leçon inutile, cela ne fait pas avancer les choses
2 / 3   Désaccord sur l'évaluation
Vous évaluez "à développer" l'autonomie de Lydia alors qu'elle estime être suffisamment autonome et vous donne des exemples. Que lui dites-vous ?
Non, pour moi, tu n'as pas démontré de réelle autonomie car tu fais souvent appel à moi pour des questions courantes.
Votre propos est vague et vous allez rentrer dans un ping-pong de justifications.
"A développer" signifie que l'on va définir ensemble, concrètement, des indicateurs pour se donner la même vision de l'autonomie dans ton poste.
Oui, le plus important est de partager ce qui est objectivement attendu.
J'ai l'impression que l'on n'a pas exactement la même vision de l'autonomie.
Le propos serait plus convaincant en mode positif (cf. réponse 2).
Alors comment pourrais-tu progresser encore sur ce point ?
Si Lydia ne partage pas votre constat, elle ne sera pas prête à progresser.
3 / 3   Un reproche à traiter
John insiste pour que vous donniez suite à sa proposition de nouvelle organisation et vous dit "de toute façon, tu n'es pas ouvert aux nouvelles idées". Que répondez-vous ?
Je suis ouvert aux nouvelles idées mais seulement si elles sont adaptées à la situation.
Vous contre-attaquez !
Mais j'accepte quasiment toujours tes propositions ! Lorsque tu as voulu déployer un nouveau process, j'ai immédiatement validé...
Vous vous justifiez et ne serez pas entendu.
Je suis ennuyé que tu aies cette perception car j'apprécie au contraire que tu proposes si souvent de nouvelles idées. Qu'est-ce qui te donne l'impression que je suis fermé ?
Oui, vous montrez que le reproche vous touche et ouvrez le dialogue.
Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
Pourquoi pas mais sans accusé-réception du reproche (cf. réponse 3), votre question sera prise pour une contre-attaque.
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